Sur une musique de Philipp Glass.
Cette fois-ci, c’est une exposition à quatre mains et trois
cœurs, au moins, puisque nous (Christine Lanpa et moi) avons peint sur la
musique de Phillip Glass.
Pas le Phillip Glass du tout début, celui des années
2000 ! Sa palette minimaliste est enrichie de nombreux vocabulaires, de
textures nouvelles. Ses répétitions s’assouplissent ; ses rythmes varient
et se coulent dans les plis du monde avec davantage de rondeur, de douceur.
Mais l’esprit reste ! Michael Cunningham compare ainsi la musique de
Philip Glass aux œuvres de Woolf - je
traduis librement ;). Il lui semble qu’il est davantage intéressé par ce
qui continue que pas ce qui commence ; par ce qui se poursuit que par ce
qui s’élève et s’achève ; par ce qui s’installe et se goute en long et en
large. Peut-être déclare-t-il ainsi que la beauté réside dans ce qui est, là,
présent, palpable. Du coup, la musique de l’un comme les histoires de l’autre
sont plus méditatives, plus floues, plus accueillantes, très proches,
finalement, du réel. Nous avons aussi plongé dans son album de 2007, animal in
love/les animaux amoureux, une musique pour un documentaire qui se régale
d’images qui pourraient prouver qu’il y a de l’amour entre les animaux sauvages.
Entre eux ? Entre eux et nous ? Entre nous ? Certainement…
C’est cette musique que nous avons écouté, elle s’est
traduite en images, en rythmes, différents et en résonnance chez l’une et pour
l’autre. Je crois qu’elle m’a un peu changé…
Mais peut être avons-nous surtout peint parce que nous
étions en amitié avec ce sentiment de jaillissement permanent, cette assurance
d’être ensemble, étonnées et renouvelées ; invitées finalement par ce
mouvement que Phillip Glass résume en 2004 avec tant de simplicité :
« Je mourrai avant d’avoir écrit toute ma musique ».
Qu’il en soit ainsi ! Vivons et mourrons avant d’avoir
dit, peint, écrit et vécu toute notre musique…
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